Archives de catégorie : Médicamenteurs

Invitée de Michel Field sur LCI

Les 22 décembre 2010 et 4 janvier 2011, Michel Field m’a invitée sur le plateau de son émission de LCI pour parler de l’affaire du Mediator. La première fois, j’étais avec Claude Le Pen, économiste de la santé. La seconde, avec Fabienne Bartoli, directrice adjointe de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS).

Invitée chez Stéphane Paoli

Dimanche 12 décembre, j’étais invitée à 3D, l’émission de Stéphane Paoli, sur France Inter, pour parler du Mediator et des questions qui en découlent. C’était en compagnie de :

Gérard Bapt, cardiologue, député PS de la 2ème circonscription de Haute-Garonne, rapporteur spécial de la mission santé pour la Commission des finances de l’Assemblée Nationale.

Sophie Chauveau, historienne, enseignante à l’université Lyon II, auteur notamment de  « L’invention pharmaceutique : la pharmacie française entre l’Etat et la société au XXe siècle » (Les empêcheurs de penser en rond, 2000).

-Bruno Toussaint, directeur de la rédaction de la revue Prescrire, la seule revue médicale indépendante en France.

Pour (ré)écouter l’émission, cliquer ici.

Mediator : Quand Xavier Bertrand perd son sang-froid

Le lundi 6 décembre, Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé a craqué. Patrick Cohen l’interroge sur le Mediator au micro du 7/9 de France Inter. Il lui demande si les pouvoirs publics ont fait preuve de complaisance. C’est là que Xavier Bertrand s’agace et part en vrille : « Mais vous vous rendez compte de ce que vous venez de dire ? ». Et chouette, grâce à la magie internet, on peut même VOIR l’agitation de Xavier Bertrand vers la 9e minute sur dailymotion. Repétage de plombs dans la 2e vidéo à 3’30. Patrick Cohen alors l’interroge sur le document préparatoire à une réunion de la commission de la Transparence de la Haute autorité de santé, révélé par le Canard de la semaine. Un document édifiant, daté de 2006, où il est écrit noir sur blanc que le Mediator est un anoréxigène qui a été associé à des « troubles cardiaques graves ».

Pas très à l’aise, visiblement, le bonhomme. C’est lui, cependant, qui a choisi d’aller au front sur le Mediator. Comme le racontait le Canard enchaîné du 8 décembre, la secrétaire d’État à la Santé, Nora Berra, est privée de parole en public surle sujet. A peine nommée, elle s’était fait remarquer en prenant la défense du laboratoire Servier, le labo fabricant. Un faux départ qui avait le mérite de la clarté, car Nora Berra a travaillé pour l’industrie pharmaceutique (Sanofi-Aventis notamment), de 1999 à 2009. Elle n’y voit aucun conflit d’intérêts. Désormais, les journalistes qui appellent le service de presse du ministère de la Santé à propos du Mediator sont systématiquement  renvoyés vers le cabinet de Xavier Bertrand.


Xavier Bertrand
envoyé par franceinter. – L’info internationale vidéo.

Xavier Bertrand
envoyé par franceinter. – L’info video en direct.

Le désastre annoncé du Mediator

Il y a eu le Vioxx, le Cholstat, maintenant, c’est le tour du Mediator. 500 morts au minimum selon l’étude de la Caisse nationale d’assurance maladie rendue publique en novembre 2010. Sans même parler des patients qui souffriront à vie d’effets secondaires très lourds. Rien de très étonnant, malheureusement, quand on s’est penché sur l’organisation de notre système de santé. Les Médicamenteurs décrivent tout le processus de mise sur le marché des médicaments, ainsi que leur suivi en « vie réelle » dans le corps de patients. Et toutes les bases de ce désastre y sont décrites par le menu. Nos instances ont été incapables de détecter les médicaments dangereux. C’est l’incroyable détermination d’une femme, Irène Frachon, médecin pneumologue au CHU de Brest qui a permit de faire éclater au grand jour cette affaire.

On peut lire l’excellent éditorial du Formindep, qui replace l’ « affaire Mediator » dans le contexte plus global de notre système de santé.

Une étoile de la SCAM pour Les Médicamenteurs

Le 10 octobre dernier, la société civile des auteurs multimédia (SCAM) a décerné une des ses Étoiles 2010 aux Médicamenteurs.

[Chaque année depuis 2005, la Scam, dans le cadre de sa politique d’aide aux auteurs, récompense trente œuvres audiovisuelles ayant été diffusées pour la première fois dans l’année en cours.]

Le serment de Roselyne Bachelot

La ministre de la santé Roselyne Bachelot a juré de dire toute la vérité, rien que la vérité. C’était le mardi 23 mars devant la commission d’enquête du Sénat sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le Gouvernement de la grippe A (H1N1). Vous pouvez voir l’intégralité de son audition ici :

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Toute la vérité, peut-être, mais une vérité loin d’être passionnante. On n’a pas appris grand-chose de cette (très) longue audition. Sans doute parce que Le Figaro du matin avait éventé le montant de l’indemnité destinée au laboratoire Novartis pour le dédommager de l’annulation des commandes de vaccins contre la grippe H1N1 : 16% du montant des contrats. Le ministère de la Santé a fait une proposition sur cette même base aux deux autres laboratoires concernés : GlaxoSmithKline et Sanofi-Pasteur. Le laboratoire Baxter ne devait fournir « que » 50000 doses ; il n’est donc pas concerné par ces dédommagements. Une enveloppe de 48 milions d’euros est prévue au total. Les négociations ont été menées sur un ton « viril mais correct » selon Le  Figaro. Ça laisse rêveur. Pour mémoire, 50 millions de doses ont été résiliées sur les 94 millions initialement prévus. Le montant de la facture s’élevait à 712 millions d’euros.

Il y en a un, en revanche, qui s’est bien amusé. C’est François Autain, membre du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche du Sénat et président de la commission d’enquête. Bras en écharpe par dessus la cravate, teigneux à souhait, le sénateur s’est engouffré dans une joute toute en ironie avec la ministre. Laquelle s’est montrée relativement bonne joueuse – on l’a vue sourire plus d’une fois. Ces deux-là, il est vrai, se connaissent depuis longtemps. Dans mon livre Les Médicamenteurs, je raconte d’ailleurs leur première rencontre, pas vraiment sous le signe de la tendresse. En 1969, François Autain était médecin et avait un cabinet médical à Bouguenais, en Loire-Atlantique. Roselyne Bachelot était visiteuse médicale pour le laboratoire Ici Pharma (comme le montre le document ci-dessous). Le futur sénateur avait bloqué la future ministre dès le parking. Rien à voir avec son bras cassé, quarante ans plus tard.

StH

[Source du document : Le dossier. Chronique européenne des pays de Loire N°54, Juillet 2004.]