Archives de catégorie : La grande invasion

Journée maquillage

Mardi est une journée télé. Et qui dit télé dit une bonne couche de maquillage qui sent bon mais à la composition douteuse. Un comble quand on a écrit un livre sur les polluants du quotidien.

LCI*De 10h30 à 11h dans On en parle, émission présentée par Valérie Expert sur LCI.

France 3*À 18h40 dans Ligne Directe, émission présentée par Pierre Lacombe sur France 3 Île-de-France. Je répondrai aux question des téléspectateurs.

[5 février 2008]

Pollution dans le salon (France-Soir)

Santé – Pollution dans le salon, attention aux produits de consommation

Article paru dans France Soir du samedi 2 février 2008 n°19711, page 12

Cosmétiques, textiles, produits ménagers, et autres objets renferment des substances toxiques qui se diffusent dans l’air ambiant des logements, dénonce un rapport parlementaire.

L’air n’est pas seulement pollué dans les rues encombrées de voitures et les lieux enfumés. Il l’est aussi dans les chambres d’enfants, les salles à manger et les cuisines. C’est en tout cas ce que souligne la sénatrice Verts Marie-Christine Blandin, dans un rapport parlementaire. « Le but n’est pas d’entraîner une psychose, mais de contrebalancer le message de la publicité : les produits que nous utilisons nous facilitent la vie, mais ils ne sont pas anodins », précise la sénatrice.

Concrètement, de nombreux produits de consommation dégagent des polluants, qui pourraient s’avérer nocifs pour la santé. « On n’a pas encore de preuves définitives, mais il est certain que l’exposition continue à ce type de polluants n’est pas anodin. Or le nombre de cancers ne cesse d’augmenter, les problèmes de fertilité aussi », dénonce Stéphane Horel, journaliste indépendante qui vient de publier un livre sur le sujet.

Phénomène invisible

Une fois ce constat fait, comment s’en protéger ? « Tout d’abord, en modifiant ses habitudes de consommation, explique Stéphane Horel. Par exemple, quand on utilise un produit, il ne faut utiliser que la quantité dont on a besoin, pas plus. De même, pas besoin de récurer sa maison comme un hôpital, avec plusieurs détergents. Il faut aussi renoncer aux aérosols, et privilégier les autres supports. Mais sans un travail de fond des industriels, rien n’aboutira. Et surtout sans une prise de conscience des consommateurs. » Et effectivement, difficile de prendre conscience de cette pollution silencieuse, car comme le souligne Stéphane Horel, « tout ça est moins visible qu’une marée noire avec des cormorans plein de mazout ».

Alexandra Gonzalez

[04 février 2008]

Un rapport parlementaire sur les polluants domestiques


Logo SénatLa sénatrice verte Marie-Christine Blandin a remis jeudi 31 janvier 2008 un épais rapport sur les polluants domestiques. Chargée par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) d’évaluer les risques pour la santé des produits de grande consommation, l’ancienne présidente de la région Nord-Pas-de-Calais a travaillé deux ans sur le dossier.

Pour télécharger le rapport, aller sur le site du Sénat.

[01 février 2008]

Interview dans Métro

Une interview dans le quotidien Métro du vendredi 1er février 2008 :


“Nous sommes constamment pollués de l’intérieur”

Stéphane Horel, La grande invasion. Enquête sur les produits qui intoxiquent notre vie quotidienne.

Y a-t-il un domaine de notre vie qui échappe à la pollution ?
Je ne pense pas. Elle est partout : dans l’air, les objets, la poussière, le sang, nos graisses… On en est imprégné. Et même plus, la pollution se transmet. Le bébé dans le ventre de sa mère n’est pas protégé contre la pollution à laquelle sa mère s’expose. La fameuse « barrière placentaire » ne bloque en réalité rien.

Quels sont ces polluants ?
On compte 100 000 produits chimiques confondus sur le marché. Et seulement 1% dont la toxicité a été testée. Deux produits posent particulièrement problème. Les phtalates, notamment utilisés pour rendre souple le plastique. On les trouve aussi dans les cosmétiques, les jouets, les textiles. Une directive européenne interdit d’ailleurs leur utilisation dans les jouets destinés aux enfants de moins de trois ans. Ensuite, il y a le bisphénol-A, autre composant du plastique, présent dans les biberons pour bébé, les CD, le matériel de cuisine. Mais les composants des détergents, des peintures, des cartes de crédit, des rideaux de douche, des vernis présents dans les boîtes de conserve, des déodorants, des insecticides sont eux aussi toxiques. Plus un pays est riche, plus il est malade de sa richesse : on s’entoure d’objets qui sont autant de nouvelles sources de pollution.

Quels sont leurs effets sur la santé ?
Ils modifient l’équilibre hormonal des personnes qui les ingurgitent ou qui vivent à leur contact. Soit tout le monde. On dit que ce sont des « perturbateurs endocriniens » qui, en plus, se dégagent dans l’air. On les soupçonne aussi d’être cancérigènes, bien qu’on ait pas de preuves définitives. Excepté l’amiante, les scientifiques n’ont pas fait de lien direct entre la consommation ou l’utilisation de ces produits et les cancers. Il n’en reste pas moins que les cancers, en France, ont augmenté de 63 % en 20 ans.Et les scientifiques évaluent à 35% le nombre de cancers liés à des facteurs environnementaux. Ces 30 dernières années, on a assisté en France à un boom des cancers du sein (une femme sur huit en a un) et des cancers des testicules. C’est même la première cause de cancer chez les hommes de 25-45 ans. De plus, depuis la seconde guerre mondiale, la fertilité des hommes a baissé de 50 %.

Au Danemark désormais, 6% des enfants sont conçus par aide médicale.
On note aussi des problèmes de développement du cerveau liés à la présence de plomb et de mercure dans certains produits qui nous entourent. C’est un véritable problème de santé publique.  D’autant qu’on ne connaît pas les effets sur notre corps du cocktail de substances toxiques présentes dans notre organisme…

Peut-on purger notre corps de ces substances ?
Les phtalates par exemple sont éliminés par notre organisme en quelques jours. Mais comme l’exposition à ces substances est constante, nous sommes constamment pollués de l’intérieur !

Quels gestes accomplir au quotidien pour diminuer son exposition à la pollution ?

Ouvrir ses fenêtres et jeter ses détergents, eau de javel comprise, pour utiliser des nettoyants écologiques ou -plus simple et beaucoup moins cher- du vinaigre blanc. C’est un excellent désinfectant et détartrant. Pour les cosmétiques, il faut utiliser des produits bio, sans parabens, autres perturbateurs endocriniens toxiques pour le système reproducteur, qui passent directement à travers la peau dans le sang.

De quand date la prise de conscience de la dangerosité de ces produits ?

Ça remonte à 1962, quand est paru « Printemps silencieux » de Rachel Carson. Dans ce livre, l’Américaine pointait du doigt le DDT, pesticide très répandu à l’époque et qui a stérilisé des populations entières d’animaux aux Etats-Unis. Ensuite, en 1991, des scientifiques ont annoncé que les polluants trouvés dans les produits de consommation courante avaient un impact sur notre système hormonal. En France, aucun organisme ne teste la toxicité des produits.

Alexandra Bogaert. Metrofrance.com

[01 février 2008]

La guerre contre le cancer

“Près de quarante ans après le lancement de la “guerre” contre le cancer par Richard Nixon en 1971, cette maladie est devenue le fardeau de nos sociétés industrialisées. Comment en est-on arrivé là ? Si la question impose de revisiter l’histoire de cette recherche, elle conduit à une autre interrogation. Pourquoi les stratégies menées dans cette “guerre” ont-elles privilégié le “tout thérapeutique” au détriment de véritables politiques de prévention ? Une réflexion indispensable au moment où s’achève en France le premier plan cancer et où se prépare le second.”

La guerre contre le cancer, le film des excellents documentaristes Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, sera projeté mercredi 30 janvier à 18h30 à Science Po. Il sera suivi d’un débat animé par Didier Tabuteau, directeur de la Chaire santé de Sciences Po ; Christian Saout, président du comité interassociatif sur la santé (CISS) ; André Cicolella, toxicologue et membre de l’Alliance pour la planète. De nombreux chercheurs et médecins seront également présents. Parmi eux Annie Sasco, Carlos Sonnenschein, Maurice Rabache, Geneviève Barbier, David Servan-Schreiber (sous réserve).

Le film sera diffusé sur France 2 le 7 février 2008, en deuxième partie de soirée.

La guerre contre le cancer (2006), 72 mn. Documentaire de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, produit par Point du jour, les Productions Virage avec la participation de France 2 et France 5. Infrarouge, France 2, le jeudi 7 février 2008.

Déjà diffusé dans près de 22 pays, lauréat des étoiles de la SCAM en 2007, La guerre contre le cancer existe aussi dans une version 2 X 52 mn, montrée sur France 5 en avril 2006.

Résumé du film

« C’est un peu comme si, chaque jour, une tour du World Trade Center s’écroulait en une boule de feu ». C’est par une image saisissante que Clifton Leaf, sur le toit de son immeuble New-Yorkais, dépeint la réalité du cancer dans son pays. L’image fait frémir, les chiffres en donnent la mesure : au cours de sa vie, un homme sur deux est confronté à la maladie, une femme sur trois…
Le cancer est aujourd’hui une épidémie qui ne cesse de s’étendre, il est devenu le premier problème de santé publique du monde industrialisé.

Qui aurait pu penser, il y a trente-cinq ans, que nous serions confronté à une telle situation ? L’heure était aux discours optimistes, aux déclarations fracassantes. Quand le 23 décembre 1971, Nixon lance solennellement “la guerre au cancer”, il débloque des millions de dollars pour la recherche. Son but : terrasser le mal avant le bicentenaire de la Déclaration d’Indépendance, en 1976.
La course était lancée, mais la course était marquée du péché d’orgueil. Car le temps de la recherche n’obéit pas aux impératifs de l’agenda politique et la chronique d’une victoire annoncée s’est transformée en cruelle leçon d’humilité.

Près de quatre décennies plus tard, les soins apportés aux malades sont mieux adaptés certes, les traitements moins lourds, la connaissance de la maladie infiniment plus précise… mais la recherche du traitement « miracle » n’a pas abouti.

L’humilité conduit donc à interroger cette stratégie du « tout-thérapeutique » pour lutter contre le cancer. D’autres voix, d’autres scientifiques, se font entendre : au lieu de tout miser sur la recherche de nouveaux traitements, ils s’interrogent sur les causes du cancer et réclament une véritable prise en compte des facteurs de risques environnementaux.
Par ces questions, la guerre contre le cancer a gagné un autre front. Avec ceux qui l’animent, le cancer quitte la sphère de santé publique pour devenir un problème de société .

Doit-on changer l’homme (son comportement, ses gènes…) ou bien doit-on changer la société (l’environnement) : question cruciale pour le siècle qui s’ouvre.
Guerre contre le cancer

Note d’introduction

Il vient de revêtir sa blouse blanche et s’est assis derrière son bureau contemporain. David Khayat, (alors directeur de l’Institut National du cancer), nous dit en préambule : “Une femme sur trois aura un cancer, un homme sur deux.
Ici dans cette pièce, nous sommes deux hommes, ça va tomber sur un des deux”.
Voilà qui jette un froid. Et nous voilà au cœur du sujet.
Un homme sur deux, une femme sur trois. Deux millions de héros. 800 000 Français qui se battent contre un cancer.
Voilà les chiffres que l’on nous lance, que l’on répète, qui finissent par s’inscrire dans le paysage comme une banalité. La banalité des chiffres dessine aussi une forme de fatalité.
Après nous avoir fait croire au traitement miracle pour demain, on nous demande de croire à la fatalité de l’épidémie.
Mais cette “fatalité” ne peut-elle être évitée ?
Cette interrogation nous impose de reprendre l’histoire de la lutte contre le cancer, de la revisiter à l’aune de la catastrophe possible, de s’interroger sur sa conduite et sur l’emploi des milliards de dollars qui y ont été affectés. Elle soulève les problèmes de responsabilités des pouvoirs publics en matière de santé, pour ne pas dire de leur manque de courage ou de leur aveuglement, des relations forcément contraintes entre les chercheurs et leurs sources de financements, de la liberté de la recherche enfin, quand seule la vérité officielles est admise.

Enfin chaque guerre a ses combattants “courageux” (ne parlons pas ici de “héros”) : nous associerons dans la même image le visage lumineux de Rita, qui vit avec son cancer depuis 32 ans, et le sourire malicieux de Clifton, lui aussi rescapé, lui aussi combattant toujours debout. Tous deux, par leur force, par leur énergie déployée pour que les choses changent, pour ce qu’ils ont surmonté, nous donnent aussi des raisons d’être optimistes.

Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade

Les réalisateurs
Journaliste, Sylvie Gilman a travaillé pendant près de dix ans au magazine « Saga Cités » (France 3), pour lequel elle a réalisé une trentaine de reportages de 26 mn, comme Danièle, prix spécial du jury au FIGRA 1995. Elle s’est ensuite tournée vers le documentaire. Elle a réalisé Le Procureur, le voleur et son voisin (52 mn, 2003) et, avec Thierry de Lestrade, Mémoire de sauvageons (52 mn, 2002). De son côté, Thierry de Lestrade a réalisé une quinzaine de documentaires. Nombre d’entre eux ont été primé, comme La Justice des hommes, pour lequel il a reçu le prix Albert Londres en 2002. Il écrit aussi des scénarios et a publié un roman, Les passeurs d’anges, aux éditions du Seuil, en 2004.

À noter : Sylvie et Thierry viennent de terminer un documentaire de 52 mn sur la thématique des perturbateurs endocriniens, Mâles en péril, qui sera bientôt diffusé sur Arte. Les informations seront communiquées sur ce blog le moment venu.

[26 janvier 2008]

Invitée à Service public et au journal de RTL

Mercredi 23 janvier, veille de la sortie du livre, je suis invitée dans plusieurs émissions :

France Inter 10h-11h Service Public, sur France Inter. Émission présentée par Isabelle Giordano. Thème du jour : les détergents.
Invités : Gael Virlouvet de l’association France Nature Environnement, Jérôme Pariji rédacteur en chef adjoint de LSA, revue spécialisée dans la grande distribution.

RTL

18-19h15 le Journal de Vincent Parizot sur RTL.

[22 janvier 2008]

La grande invasion : au menu

À ceux qui considèrent le titre du livre La grande invasion alarmiste, sachez qu’il s’agit surtout d’humour. Il en faut quand on parle de substances chimiques aux noms aussi complexes. La preuve avec la table des matières :

1–Pirates de l’air

Matériaux de construction, meubles, détergents
(Formaldéhyde et composés organiques volatils)

2–Les traîtresses de maison

Matériaux de construction, plastique
(Paraffines chlorées et PCB)

3–Une conception maculée

Textiles, ustensiles de cuisine, détergents,
cosmétiques, emballages alimentaire, vêtements.
(Composés perfluorés)

4–La fée du logis est un imposteur
Détergents et plastiques
(Alkylphénols)

5–Les bourses et la vie
Aliments, eau, insecticides domestiques
(Pesticides)

6–Le plastique, c’est pas fantastique
Plastique
(Bisphénol-A)

7–Laisse pas traîner ton fils
Plastique, cosmétiques, jouets, textiles
(Phtalates)

8–L’industrie dans le boudoir
Cosmétiques
(Parabens, filtres U.V. , muscs artificiels)

9–Maison de gros
Revêtements de mur et sol, plastique, pesticides
(Organoétains)

10–La complainte du progrès
Matériel électrique et électronique, tissus, matelas
(Retardateurs de flammes bromés)

11–Le futur des petites générations
40 substances chimiques dans un seul être humain

Épilogue – Le principe de précaution, parce que je le veux bien. (Réduire son exposition)

Invitée aux Grands débats de BFM



BFMÀ l’occasion de la parution de mon livre La grande invasion, jeudi prochain, je suis invitée lundi 21 janvier 2008 de 10h à 11h aux Grands débats de la radio BFM. Thème du débat en direct et animé par Nicolas Doze : Notre environnement est-il devenu toxique ?

Les autres invités sont :
– Dominique Belpomme, Cancérologue à l’Hôpital Européen Georges Pompidou, et Président de l’Association de recherche thérapeutique anti-cancéreuse (ARTAC), auteur de “Avant qu’il ne soit trop tard” (Fayard, 2007).

– Jan-Cédric Hansen, médecin, administrateur du groupe Mornay. Directeur de la stratégie pour l’international dans le secteur de la santé d’un grand groupe de communication.

[20 janvier 2008]

Cruiser, acte II


Pub Abeilles MDRGFSuite à l’autorisation par le gouvernement d’un nouveau pesticide, le Cruiser, le 8 janvier 2008, et comme prévu, le Comité d’experts spécialisé “Produits phytosanitaires : substances et préparations chimiques” de l’AFSSA a auditionné deux personnalités recommandées par l’Association Terre d’Abeilles, le 16 janvier 2008. Luc Belzunces, directeur de recherche au laboratoire de toxicologie environnementale de l’INRA d’Avignon, a présenté son “Étude comparée des impacts de trois classes d’insecticides néonicotinoïdes chez l’abeille”. Tandis que Franck Aletru a fait part de son expérience en tant qu’apiculteur. Le Comité d’experts rendra ses conclusions dans les huit jours.

De leur côté, les organisations environnementales se sont fortement mobilisées. Jeudi 17 janvier, le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) et Terre d’abeilles, soutenus par les magasins Jardin Bio, faisait publiaient une pleine page de publicité en page 9 du Monde (voir ci-contre).

Les trois partenaires y interpellent Nicolas Sarkozy : “Monsieur le Président, vous venez de prendre une décision qui vous honore en refusant les OGM pesticides sur notre territoire. Alors pouquoi autoriser le pesticide Cruiser dont la matière active est le Thiamethoxam?”.

St.H.
Sources : AFSSA, Le Monde (17.01.2008)

[18 janvier 2008]